[Parking des locaux du FBI – Demetri se dirige vers sa voiture quand son téléphone se met à sonner]
DEMETRI : Allo ?
FEMME MYSTERIEUSE : Mr Noh ? Pardon de vous déranger à une heure pareille, mais j’appelle au sujet du message que vous avez laissé sur le site web de la Mosaïque.
DEMETRI : Comment vous avez eu ce numéro ?
[La femme se tient sur le balcon d’un immeuble de Hong Kong]
FEMME MYSTERIEUSE : Je ne peux pas vous divulguer cette information mais je peux vous dire que ma vision vous concerne.
DEMETRI : Continuez.
FEMME MYSTERIEUSE : Dans mon flash, je lisais un compte-rendu des services de renseignement. Et, je suis vraiment navrée, il n’existe pas de manière délicate d’annoncer ce genre de chose mais, malheureusement, le 15 mars prochain, vous allez mourir assassiné.
DEMETRI : Quoi ? Je peux savoir de quoi vous parlez ?
FEMME MYSTERIEUSE : Je comprends que vous puissiez être bouleversé, mais j’espère seulement qu’après avoir appris ce que j’ai vu dans mon flash, vous ferez tout pour éviter de vous faire tuer.
DEMETRI : Il y avait le nom de mon meurtrier dans ce compte-rendu ?
FEMME MYSTERIEUSE : Non, il n’en parlait pas.
DEMETRI : Dans ce cas, il disait quoi ?
FEMME MYSTERIEUSE : Ce que j’ai pu lire, c’est que vous étiez un agent du FBI qui s’était fait tirer dessus et pris trois balles dans la poitrine.
DEMETRI : Vous devez m’en dire plus, d’accord ? Donnez-moi des détails. C’était quoi ce compte-rendu, exactement ?
FEMME MYSTERIEUSE : Je m’excuse Mr Noh. Il va falloir que je raccroche tout de suite.
DEMETRI : Non, pas maintenant ! Allo ? Allo ? Allo ? Allo ?
FEMME MYSTERIEUSE : Je suis désolée, mais votre correspondant est indisponible.
[GENERIQUE]
[Dans une prison de Munich, en Allemagne – Un prisonnier et un garde se promènent, chacun d’un côté du grillage]
Herr GEYER, En allemand : Alors, qu’avez-vous vu, Herr Schultz ? Epargnez un vieil homme.
Herr SCHULTZ : Moi, je déjeunais avec la même vieille femme…, Mme Schultz. Et la conversation était aussi comme d’habitude, ce qui revient à dire qu’il n’y en avait aucune.
Herr GEYER : Cela semble terrible.
Herr SCHULTZ : Et vous, Herr Geyer ? Qu’avez-vous vu dans votre futur ?
Herr GEYER : Quelque chose qui assurera ma sortie de cet endroit détestable.
[Chez les Benford – Charlie prend son petit déjeuner devant la télé, aux côtés de son père qui a l’air inquiet. Olivia est au téléphone]
OLIVIA : Bonjour, Nicole. C’est encore Olivia. Ecoute, ma grande. Sache qu’on n’est pas en colère, d’accord ? Seulement, on se fait du souci pour toi. Alors s’il te plaît passe-moi un coup de fil pour nous dire que tout va bien. Je compte sur toi, Nicole. A très vite, au revoir. [Elle raccroche] Il va encore falloir qu’on se débrouille sans elle aujourd’hui.
MARK : Je peux passer prendre Charlie après l’école. Je l’emmènerai au boulot avec moi.
OLIVIA : T’es sûr ?
MARK : Ouais, on va passer la journée à croiser les données des agences de renseignement du monde entier, alors… Ca me changera un peu les idées.
OLIVIA : D’accord.
[Quelqu’un sonne à la porte]
MARK : C’est Aaron.
OLIVIA : Qu’est-ce qu’il vient faire là ?
MARK : Le téléphone est en panne. Il va jeter un petit coup d’œil.
OLIVIA : Je viens juste d’appeler Nicole !
MARK : C’est… un problème sur la ligne de mon bureau.
[Mark ouvre la porte à Aaron, et il s se rendent dans son bureau]
AARON : Tu m’as appelé avec la ligne de ton bureau en disant que c’était urgent. Donc tu viens de mentir à Olivia… Si tu veux changer le futur et sauver ton mariage, commence par ne pas avoir de secrets pour ta femme. C’est seulement un petit conseil de la part d’un mec déjà divorcé.
MARK : Nan, c’est différent. C’est à propos de Charlie.
AARON : Quoi ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
MARK : Tu sais à quel point elle est terrifiée à cause de ce qu’elle a vu. Et en ce moment, on enquête sur un homme qu’on appelle D. Gibbons. Je pense qu’il était dans le flash de Charlie. Elle m’a parlé de lui. Elle a dit « D. Gibbons est un méchant monsieur. »
AARON : Comment est-ce que c’est possible ?
MARK : J’en sais rien, mais dans ma vision, des hommes masqués débarquaient dans les bureaux du FBI. Peut-être que D. Gibbons a un rapport avec eux.
AARON : Tu penses que les personnes qui en auront après toi, en auront aussi après Charlie ?
MARK : Et si cette enquête mettait en danger toute ma famille ?
AARON : Quoi ? C’est pas toujours le cas dans ton boulot ? Et c’est pas plutôt à quelqu’un du FBI que tu devrais parler de ça ?
MARK : Le Black-Out a changé toute la donne.
AARON : Je vais te dire ce que moi je ferais. Et là, c’est le père qui te parle. Si quelqu’un veut s’en prendre à ta famille, la meilleure chose à faire, c’est de les arrêter avant qu’ils agissent. Le monde a changé. Alors peut-être que les règles, elles aussi, ont changé. Et si ça m’arrivait à moi, je serais prêt à tout pour la protéger.
[A l’aéroport de Seattle, Washington – dans un avion, quasiment vide]
COMMANDANT DE BORD, via intercom : Mesdames et Messieurs, ici le commandant. Bienvenus à bord du vol 82, à destination de Los Angeles. Nous venons de recevoir le feu vert de la tour de contrôle et décollerons une fois que tous vos effets personnels seront dans les compartiments prévus à cet effet.
[Zoey envoie un texto à Demetri : « Sur le point de décoller. A bientôt ». Elle range son téléphone, le passager à côté d’elle l’aborde]
HOMME : Alors ? Vous rentrez ou vous partez en voyage ?
ZOEY : Je rentre pour retrouver mon fiancé. Je suis coincée ici depuis le Black-Out. Et comme le trafic aérien n’a repris qu’aujourd’hui, je me suis jetée sur le premier vol qu’ils avaient.
HOMME : Vous faisiez quoi à Seattle ?
ZOEY : Je suis avocate, en droit pénal. Et vous ? Pourquoi vous êtes là ?
HOMME : Je n’ai pas le choix. Je suis le président de cette compagnie aérienne. Tous les employés doivent prendre l’avion aujourd’hui pour prouver à nos clients, qu’ils peuvent à nouveau voler en toute sécurité.
ZOEY : Vous pensez que c’est la vérité ?
HOMME : J’en doute pas une seconde. [Il tend son verre vide vers une hôtesse de l’air] La même chose !
[Locaux du FBI – Demetri se dirige vers Al Gough]
DEMETRI : Gough ?
AL : Ouais.
DEMETRI : Je peux te demander un service ?
AL : Bien sûr, je t’écoute.
DEMETRI : Hier soir, j’ai reçu un appel d’un numéro masqué. Tu peux demander aux gars du labo d’essayer de le retracer et de voir s’ils peuvent trouver les antennes relais qui ont transmis ce signal ?
AL : Le niveau de priorité ?
DEMETRI : Nucléaire… [Demetri s’éloigne]
[Bureau de Vreede – Mark entre]
MARK : Ca avance ?
VREEDE: Je vais vous dire un truc. Je regrette le bon vieux temps où personne n’était obligé de partager ses sources avec des services étrangers. On aura pris notre retraite bien avant d’avoir fini de croiser toutes les données qu’on nous a envoyées. [Vreede parcourt un dossier] Le royaume des Tonga… Je savais même pas qu’ils avaient un service de renseignements. Selon eux, les flashs sont la conséquence de la prolifération du phytoplancton.
JANIS : C’est de la rigolade, comparé à la folle théorie que j’ai sous les yeux. Les flashs ont été provoqués par un gaz toxique relâché des entrailles les plus profondes de la Terre à cause d’un glissement de plaques tectoniques.
VREEDE: Alors la Terre a pété et on a tous perdu connaissance. Moi je trouve que ça se tient. Ah ! Celle-là nous a été envoyée par une de nos antennes en Allemagne. Apparemment, un prisonnier, un ancien nazi qui s’appelle Rudolph Geier, prétendrait savoir pourquoi le Black-Out aurait duré exactement 137 Sekunden. [Mark arrête de lire son dossier et lève la tête] Sekunden, ça veut dire secondes en allemand.
[Mark revoit un bout de son flash]
MARK : Attends une minute, le type prétend savoir ça ? T’as une photo de lui s’il te plaît ? [Vreede lui tend une photographie de Geyer] C’est lui. Il était sur mon tableau. Il faut qu’on suive la piste du nazi.
JANIS : Et on se baserait sur quoi, Mark ? Ton sixième sens inné ?
VREEDE: Non, c’est encore plus dingue, Janis ! Rudolph Geyer aurait exigé de ne parler qu’à Mark Benford en personne.
[Bureau de Wedeck – Mark et Janis essaient de convaincre Wedeck de les laisser aller en Allemagne pour rencontrer Geyer]
WEDECK : Alors, laissez-moi résumer la situation. Nos agents travaillent 24h sur 24 pour identifier les deux mecs éveillés pendant le Black-Out. Rien que cette semaine, je dois écrire un éloge funèbre pour huit de nos agents. Huit ! Et vous, vous voulez vous envoler en Allemagne pour parler à un nazi…
MARK : Hé bien, en fait, c’est un ancien nazi…
WEDECK : Oh ! Il fallait le dire plus tôt, je me sens beaucoup mieux !
MARK : Rudolph Geyer a demandé à me rencontrer en personne.
WEDECK : Et comment il peut vous connaitre ce Geyer ?
MARK : J’en ai aucune idée, mais il a dit qu’il pouvait expliquer pourquoi le Black-Out avait duré exactement 137 secondes. Il ne parlera pas à moins que j’aille sur place.
WEDECK : Et pendant votre petit voyage, vous n’avancerez pas d’un pouce sur le Suspect Zéro, ou encore sur D. Gibbons !
MARK : La NSA travaille toujours sur la vidéo du Suspect Zéro et le labo est sur le portable de D. Gibbons. Mais pour l’instant, notre seule piste, c’est Geyer. Et il détient peut-être des informations qui nous conduirons… à ces deux mecs.
WEDECK : Prenez vos billets.
[Aéroport de Los Angeles – Demetri accueille sa fiancée, Zoey, avec un bouquet de roses jaunes à la main – Ils s’embrassent]
J’ai cru que j’allais jamais te revoir.
DEMETRI : Moi aussi. [Ils s’embrassent à nouveaux]
ZOEY : C’est bon, je peux te le dire maintenant ?
DEMETRI : Tu veux me dire quoi ?
ZOEY : Ce que j’ai vu dans mon flash !
DEMETRI : Nan.
ZOEY : Pourquoi t’en fait tout un plat ? De toute façon, on a forcément vu la même chose !
DEMETRI, en lui tendant le bouquet de fleur : Tiens, c’est pour toi, et si tu y tiens vraiment, on pourra en parler, ou alors on peut aller à l’hôtel !
ZOEY : Si tu me prends par les sentiments… [Ils quittent l’aéroport]
[Aaron rentre dans un bar, le Tinhorn Flats, dirigé par Kate Stark, son ex-femme]
KATE STARK: Qu’est-ce que je vous sers ?
AARON : Je vais juste prendre un jus de fruits.
[La barmaid, Kate, arrête de faire ce qu’elle était en train de faire et fixe Aaron du regard, sans bouger]
KATE : Je peux savoir ce que tu fous là ?
AARON : Notre fille est en vie, Kate. Je l’ai vue pendant le Black-Out. Dans mon flash, je me voyais avec elle. [On voit un bout du flash d’Aaron] Elle était blessée et je pense qu’on se trouvait quelque part en Afghanistan.
KATE : T’es sûr que t’étais pas mort ? T’étais peut-être avec elle au paradis ? Ouais, peut-être que tu devrais en parler chez tes alcooliques anonymes !
AARON : Je suis sérieux… Tout le monde dit que ces flashs sont réels, qu’on a un aperçu de ce qu’il va arriver !
[Kate se verse un verre]
KATE : Ce qui va arriver ? Tu veux savoir ce que j’ai vu ? Ca ! Je faisais ce que je suis en train de faire. C'est-à-dire exactement la même chose que ces 20 dernières années ! [Elle pointe deux hommes assis à une table du doigt] Et eux, là, ces deux connards d’habitués ! Hé bien, ils étaient dans mon flash. Et ce que toi, t’as vu, c’est que t’aimerais voir arriver ! Alors, laisse-la, s’en aller…
AARON : J’peux pas, maintenant que je sais qu’elle a besoin de moi…. Elle est vivante, j’en suis persuadé !
KATE : Aaron, arrête ! Elle est morte et enterrée ! Ca n’a rien à voir avec le Black-Out. C’est seulement un prétexte pour justifier un fantasme, parce que tu te sens coupable. Parce que c’est à cause de toi si elle a décidé de devenir militaire.
AARON : C’est pas vrai…
KATE : Si, c’est vrai et tu le sais ! C’était la petite princesse adorée, qui voulait à tout prix suivre ton exemple. [Kate fait le tour du bar et attrape le bras d’Aaron] Et pourquoi tu fais ça, de toute façon ! Qu’est-ce que tu attends de moi, hein ?
AARON : Kate ! C’est bon, [Aaron dégage son bras et recule] c’est bon, je m’en vais ! Je veux juste ta signature. [Il pose les papiers sur le bar et sort un stylo] J’ai besoin que tu me signe une autorisation écrite pour que je puisse faire exhumer ses restes.
KATE : J’ai pas l’intention de te la signer, Aaron. Alors prend ça, et tire-toi d’ici, d’accord ? [Kate pousse Aaron vers la sortie et retourne derrière son bar]
AARON : Je vais trouver notre fille, que tu m’aides ou pas, Kate. Et quand je l’aurai trouvée, je te tiendrai au courant.
[Dans une chambre d’hôtel – Demetri et sa fiancée sont allongés sur un lit, nus sous les couvertures]
ZOEY : C’est la deuxième fois que je perds connaissance cette semaine ! Est-ce que je peux enfin te ire ce que j’ai vu ?
DEMETRI : Je t’écoute…
[On voit le flash de Zoey en même qu’elle le décrit à Demetri : Elle marche pieds nu sur une plage, en robe blanche]
ZOEY : C’était notre mariage. Il avait lieu sur une plage, à Hawaï, là où on était le printemps dernier. C’était si paisible ! Le vent, les vagues, tout était parfait !
DEMETRI : Et tu m’as vu sur cette plage ?
ZOEY : Oui ! Et toi ? Tu m’as vu ?
DEMETRI : Oui. Bien sûr que je t’ai vu ! Dans ta robe blanche, marchant pieds nus, mon amour, tu étais magnifique ! Tu viens de le décrire parfaitement.
ZOEY : Tu te rends compte que ce sera le jour de notre mariage… C’est dingue !
DEMETRI : Le 29 avril… le jour J. Avec tout ce qui s’est passé mon amour, je pense qu’il vaudrait mieux ne pas fixer de date.
ZOEY : On l’a déjà fait… c’est trop tard. On ne peut plus reculer. On doit laisser le futur se dérouler comme prévu.
[Prison de Munich – Janis et Mark arrivent à la prison et sont accueillis par deux hommes]
KRIEGER : Bienvenus à Munich.
MARK : Agent Benford, agent Brooke.
KRIEGER : Stefan Krieger.
JANIS : Bonsoir
KRIEGER : Je m’occuperai de vous pendant votre séjour, je serai votre agent de liaison.
[Ils rentrent dans le complexe]
MARK : Merci d’avoir fait aussi vite pour arranger cette rencontre.
[Ils sont désormais dans un couloir de la prison]
KRIEGER : Vous êtes ici en tant qu’invités du gouvernement allemand. De ce fait, vous n’avez aucune autorité et vous êtes tenus de respecter tous nos protocoles. On est d’accord ?
MARK : On est d’accord.
JANIS : Cet endroit est rempli de fantômes. Ce n’est pas ici que Sophie Schall et le groupe de résistants antinazis nommé la Rose Blanche furent exécutés ?
KRIEGER : Ce n’est pas votre pays qui a éradiqué ses autochtones, à savoir les indiens d’Amérique ? Et ce n’est pas voter pays qui a élevé l’esclavage au rang de philosophie pendant plus de 250 ans ?
MARK : On a aussi offert au monde Britney Spears…
[On entend un buzz et une porte s’ouvre. Un garde tient la porte. Geyer est assis dans la pièce en compagne d’un autre homme. De l’autre côté de la vitre, Mark et Stefan discutent]
KRIEGER : Rudolph Geyer aime bien se faire passer pour un vieil homme fatigué, fragile et un peu distant. Mais dois-je vous rappeler qu’il a réussi à échapper à toutes les polices du monde pendant plus d’un demi-siècle, passant au moins une vingtaine de ces années sur le sol des Etats-Unis d’Amériques. C’est ce qu’on appelle un meurtrier impénitent. Toute son n’existence n’est basée que sur le mensonge et la dissimulation. N’oubliez jamais ça. [Le groupe entre dans la pièce] Herr Geyer ?
[Le vieil homme se lève, ainsi que l’autre homme. Il attend que les trois agents s’assoient avant de se rasseoir]
GEYER : Bonjour messieurs, mademoiselle. J’attendais ce moment depuis bien longtemps, Benford. Je vous rencontre enfin.
MARK : Comment connaissez-vous mon nom ?
GEYER : Hé bien, je l’ai vu dans mon flash.
MARK : Vous disiez avoir des informations concernant le Black-Out, à propos du temps qu’il a duré.
GEYER : Les choses ne sont pas aussi simples. Vous devez savoir qu’avant ma malencontreuse incarcération, j’ai vécu en Amérique pas mal de temps. Et la patrie du capitalisme m’a appris qu’on n’avait jamais rien sans rien.
KRIEGER : Nous l’avions prévu, Herr Geyer. Alors sachez qu’après avoir vérifié vos informations, nous vous transfèreront dans une prison plus confortable, où vous serez mieux traité.
[Geyer dit quelque chose à Krieger en allemand. Personne ne réagit]
GEYER : Merci ! J’apprécie votre geste. Mais j’ai bien peur que cela ne soit pas suffisant. Alors, j’irai droit au but. Je veux retourner en Amérique. Et je veux que toutes les charges retenues contre moi soient abandonnées. Toutes, entendues ?
MARK : Ca n’arrivera jamais.
AVOCAT de Geyer : J’interdis formellement à mon client de vous révéler quoi que ce soit tant qu’il n’aura pas obtenu sa grâce.
GEYER : On dirait qu’on est en plein western ! Dans une scène de duel au milieu de la scène. Lequel de nous clignera des yeux le premier ? Avant de me répondre, n’oubliez surtout pas une chose. Je n’ai rien à perdre !
[Quelques instants plus tard, Janis, Mark et Krieger sont dans le couloir]
JANIS : J’y crois pas une seule seconde. C’est tout bénef’ pour lui ! Alors que nous, dans le meilleur des cas, il nous aura fait tourner en bourrique quelques jours et au pire, il sort libre de cette prison. Et on n’est pas plus avancé !
MARK : Il faut trouver un moyen de se couvrir s’il nous ment.
JANIS : Tu as entendu son avocat. Il a été très clair sur les termes de l’accord. Mark, on aura abandonné toutes les charges et on aura rien du tout en échange. Tu verras…
MARK : T’en sais rien. Tout ce qu’on sait, c’est que dans 6 mois, Geyer sera une des pièces du puzzle qui permettra de …
JANIS : Tu réalises ce que t’es en train de dire ? Dans 6 mois… Nan, mais tu t’entends ! Je t’en prie, pour l’instant, tout ce qu’on sait c’est justement qu’on ne sait absolument rien du tout. Et toi, tu envisage la possibilité de libérer un ancien criminel de guerre qui ne nous apprendra peut-être rien. C’est de la folie.
MARK : Janis, il y a plusieurs milliards de personnes, plusieurs milliards, qui veulent des réponses. L’humanité toute entière doit savoir ce qu’il s’est produit et se cela va se reproduire un jour. Cette ordure me donne envie de dégueuler. Mais il a 86 ans, il n’en a plus pour longtemps. Crois-moi, je le tuerai bien de mes propres mains. Mais je sus obligé de me demander si la fin ne justifie pas les moyens, pour une fois.
JANIS : Non, ce n’est jamais le cas. Jamais, et de toute façon, son âge n’a rien à voir là-dedans. Il n’y a pas de prescription quand on parle du diable. Geyer mérite sa punition. Et ses victimes méritent qu’on punisse le mal qu’il a fait. Alors tu n’as pas le droit de les en priver pour un simple espoir.
[Cafétéria de l’hôpital - Olivia et Felicia Wedeck déjeunent ensemble]
FELICIA : Comment Mark réagit à tout ça ?
OLIVA : Comme d’habitude. Il se plonge à fond dans le boulot. Comment réagit Stan ?
FELICIA : Comme lui. Depuis qu’il a été promu directeur adjoint, il est convaincu qu’il doit travailler deux fois plus que n’importe quel agent du FBI. Cette semaine, il a enfilé deux nuits blanches à peaufiner son éloge pour la cérémonie commémorative.
OLIVA : Ah, c’est vrai…
FELICIA : Comme si, en trouvant les mots justes, il pourrait ramener ses agents à la vie.
OLIVA : Et bien, Mark, lui, est convaincu que ce qu’il a vu dans son flash pourra tous nous sauver.
FELICIA : Donc, Mark s’est vu en sauveur du l’humanité. Et toi, qu’est-ce que t’as vu ?
[On voit un bout du flash d’Olivia]
OLIVA : J’ai rien vu d’important. T’as vu quoi, toi ?
FELICIA : J’étais à la maison, dans la chambre de Jason. Mais ses affaires n’étaient plus là.
[On voit le flash de Felicia en même temps qu’elle le décrit]
OLIVA : C’est normal, il est à l’université, non ?
FELICIA : Il rentre quand même pour les vacances. Mais dans mon flash, toutes ses affaires avaient disparu et remplacées par celles d’un petit garçon. Il devait avoir 8 ou 9 ans. Et je le bordais pour la nuit.
OLIVA : Et t’avais jamais vu cet enfant de ta vie ?
FELICIA : Non. Non, jamais. Mais tout le monde dit que ces flashs sont réels. Alors je ne sais pas comment, mais, dans les 6 prochains mois, ce petit garçon va débarquer dans ma vie et je vais devenir sa mère. Je refuse de croire que ces flashs sont dus au hasard et n’ont pas d’importance. Tout ça a un but. Tu le sais.
[Prison de Munich – Geyer, son avocat, Krieger, Janis et Mark sont de nouveau réunis]
AVOCAT de Geyer : Nous avons une proposition à vous faire.
GEYER : Une partie de l’information maintenant, et l’autre plus tard.
AVOCAT de Geyer : Afin de vous prouver qu’il dit vrai, il vous donnera certains aspects de son flash que vous irez vérifier. Vous lui offrirez l’amnistie et, ensuite, il vous dira tout ce qu’il vous reste à savoir.
MARK : C’est d’accord. Le Black-Out a duré 137 secondes. Pourquoi ?
GEYER : A l’époque où je travaillais à Treblinka, j’ai été amené à rencontrer de nombreux juifs. Rien de plus normal, me direz-vous. Mais le fait est qu’à force de les côtoyer, j’ai fini par apprendre certaines parties de leurs croyances et aussi de leur culture.
JANIS : Je ne vois pas trop où cela nous mène ?
GEYER : Bon, hé bien, dîtes-moi Mlle Brooke, pourquoi portez-vous une bague comme le faîtes à votre pouce gauche ?
MARK : En quoi c’est important ?
GEYER : Je vous l’apprends peut-être, mais dans certains pays de l’Europe de l’Est, hé bien, l’homosexualité est illégale. Quand une femme met une bague à son pouce gauche, c’est pour donner une information sur ses préférences sexuelles.
MARK : Qu’est-ce que cela a à voir avec notre enquête ?
GEYER : Tout ! Et rien du tout ! Je voulais seulement faire référence à un certain type de code. Ce qui me mène maintenant à vous parler d’un autre type de code. Connaissez-vous la Cabale ?
KRIEGER : C’est un recueil d’enseignements ésotériques de la mystique juive.
GEYER : Dans la Cabale, il faut savoir que tout a un sens caché et c’est mystique. Je vais vous épeler le mot cabale en hébreux. QOF, BEIT, LAMED, HEI. Or, dans l’alphabet hébreux, on attribue à chaque lettre un nombre précis, toujours le même. Et si vous additionnez tous ces nombres, on appelle ça la gématrya, vous obtenez 137, c'est-à-dire le nombre exact de secondes qu’a duré le Black-Out. 2 minutes et 17 secondes.
[Mark est furieux. Il se lève et tape du point sur la table]
MARK : Ecoutez-moi bien ! La seule raison pour laquelle je respire le même air que vous, c’est parce que vous avez dit avoir des informations importantes. Et vous avez exactement une minute pour réussir à me le prouver. Ou je me tire d’ici.
GEYER : Non, vous ne partirez pas. Pas tout de suite. Je détiens une information qui se révèlera d’une importance capitale pour mener votre enquête. Et si j’en suis sûr, c’est parce que dans mon flash, j’avais le privilège de pouvoir fouler à nouveau le sol des Etats-Unis d’Amérique. J’avais acheté ma libération avec la seconde partie de mon information que je suis prêt à partager avec vous.
MARK : Qu’avez-vous vu ?
[On voit le flash de Geyer en même temps qu’il le décrit]
GEYER : J’étais dans un aéroport américain. Je ne sais pas lequel. J’étais en train de passer la douane. Il y avait un jeune homme qui contrôlait mes papiers Je me souviens du nom sur son badge, Jérome Murphy.
MARK : Un meurtre ? Un meurtre de qui ?
AVOCAT de Geyer : C’est tout ce que mon client peut vous révéler pour l’instant. Localisez le douanier dont il vous a parlé, Jérome Murphy. Comparez son flash avec celui de mon client, et vous constaterez qu’il dit la vérité.
KRIEGER : Ca vous plaît qu’on vous accorde de l’importance ? J’espère que oui, Geyer. Parce que vous ne quitterez jamais cet endroit.
GEYER : Si je m’en vais de cette prison, ce sera le 29 avril de l’année prochaine. C’est mon futur et il s’est déjà produit. [Un garde ouvre la porte]
KRIEGER : Je n’arrive pas à croire que vous marchez là-dedans.
MARK : On va d’abord vérifier les éléments de son flash, et s’ils se confirment, cela veut dire que Geyer sera libre dans 6 mois, et cela prouvera la vérité.
KRIEGER : Ou qu’on aura gobé ses conneries ! Vous êtes d’accord avec ça ?
[Le téléphone de Mark sonne. Il répond]
MARK : Benford.
AARON : Salut, c’est moi. T’as une minute ?
MARK : Aaron, qu’est-ce qu’il y a ?
AARON : Il faut que tu me rendes un service. Un énorme service. Ca concerne Tracy. Je voudrais faire exhumer ses restes, pratiquer un test ADN et les comparer à ceux de son dossier médical.
MARK : Aaron…
AARON : Non, Mark ! Je sais ce que tu vas dire. Je t’écouterai, je serai même prêt à laisser tomber. Mais tu peux me jurer que tu ne ferais pas la même chose si c’était Charlie ?
MARK : D’accord. Faxe-moi les papiers. J’accélèrerai la procédure.
AARON : Il n’y a pas de papiers. Parce qu’ils ne sont pas signés et, si ils ne sont pas signés, c’est parce qu’il faut qu’il y ait pas la signature de Kate. Alors j’ai besoin que tu fasses un peu plus que de la paperasse.
MARK : Aaron…
AARON : Je t’ai dit que c’était un énorme service.
MARK : Mis à part le fait que ce soit illégal, tu a pensé à ce qui se passerait si les résultats étaient positifs et que la personne enterrée dans ce cercueil était bien Tracy ?
AARON : Je l’ai vue, Mark. Je l’ai vue, et elle était en vie.
MARK : Ce que tu as vu est impossible.
AARON : C’est la raison pour laquelle on appelle ça avoir la foi. Tu n’as jamais eu foi en quelque chose ?
[Locaux du FBI – Demetri est au téléphone avec Mark]
DEMETRI : Ecoute, Mark, je suis un peu occupé là. Excuses-moi, en ce moment, je suis un peu…Ah nan, pas du tout, tout va bien avec Zoey. Dis-lui que je m’en occupe, que je l’appelle dès que j’aurai obtenu le mandat. D’accord ?
WEDECK : Un mandat ? Il vous en faut un pour le douanier ?
DEMETRI : Nan, c’est… c’est pour autre chose. Mais en ce qui concerne le douanier, Marcie a épluché les registres. Il n’y a aucun Jérome Murphy, travaillant pour les douanes américaines dans n’importe quel aéroport des Etats-Unis.
WEDECK : Vous avez vérifié les postulants ?
DEMETRI : Non, Geyer dit avoir parlé à un agent en service.
WEDECK : C’est dans 6 mois qu’il lui parlera. Peut-être que le même type n’a pas encore été engagé. Passez l’info à Marcie et dites-lui de vérifier toutes les candidatures. Y a un problème ?
DEMETRI : J’ai la tête ailleurs depuis ce matin.
WEDECK : Demetri.
DEMETRI : Ouais.
WEDECK : Ressaisissez-vous.
[Demetri frappe à la porte d’une maison de suburb. On entend de la musique provenant de l’intérieur de la maison – « Boogie shoes » de K.C. and The Sunshine]
DEMETRI : Y a quelqu’un ? Mr Murphy, vous êtes là ? [Demetri fait le tour de la maison] Y a quelqu’un ? [Demetri regarde par la baie vitrée à l’arrière de la maison et voir un homme de forte corpulance en train de danser en caleçon] Hé ! Hé ! Jérome Murphy ? FBI, vous avez une minute ? [La musique s’arrête. Jerome a mis une robe de chambre et est assis dans une chaise]
JEROME : Alors, je vais pris, c’est ça ? J’vais vraiment avoir ce boulot de douanier ? C’est pas vrai ! Je l’avais vu mais j’y croyais pas trop. Enfin, vous voyez ce que je veux dire ? Ca déchire tout ! J’étais sûr d’avoir loupé les tests physiques. J’aurai le flingue et tout l’attirail ?
DEMETRI : Jérome, il va falloir vous concentrer, d’accord ? Le FBI essaie de corroborer la vision d’un suspect qui prétend vous avoir vu dans son flash, comme douanier. Vous comprenez ce que je dis ?
JEROME : Ouais, bien sûr. Aucun problème. Ca veut dire quoi « corroborer » ?
[Demetri montre la photo de Geyer à Jérome]
DEMETRI : J’ai besoin que vous me disiez ce que vous avez vu dans votre flash, afin de savoir si c’est la même que ce que cet homme prétend avoir vu dans le sien.
JEROME : Ouais, j’le connais ce vieux ! Je bossais dans un aéroport, c’est vraiment un truc de ouf ! [On voit un bout du flash de Jérome] Le badge, l’uniforme, j’avais enfin un but dans la vie. Le lendemain du Black-Out, je suis allé déposer ma candidature.
DEMETRI : Vous vous rappelez autre chose ? Je sais pas un truc étrange ?
JEROME : Oui, maintenant que vous le dîtes. Il a dit un truc sur un meurtre. J’me suis dit que j’avais du mal comprendre.
DEMETRI : D’accord. J’aurai peut-être encore besoin de vous.
JEROME : Oh, heu… Je peux vous expliquer ce que c’est !
DEMETRI : Nan, nan, c’est bon, c’est un bong.
JEROME : Il est pas à moi. Il est… à mon coloc’… Ecoutez, on est potes, non ? Si je me fais choper pour ça, c’est fini pour moi. Ils m’embaucheront pas si ça apparait dans mon casier.
DEMETRI : Ouais, ça m’étonnerait en effet.
JEROME : Mais je le faisais pourtant. Je m’suis vu en train de faire ce job. J’me suis vu avec un super uniforme. Et ça serait pas arrivé si vous m’aviez coffré. Enfin, ça n’arrivera pas si vous me coffrer. Ce que j’essaie de vous dire, c’est que mon futur dépend de la décision que vous allez prendre.
[Munich – Mark et Janis sont dans un vieil hôtel]
Serveuse : Tenez.
JANIS : Merci. J’te paye un verre ?
MARK : Non, merci.
[Mark s’assoit à la table de Janis. Janis prend son verre et porte un toast]
JANIS : Je lève mon verre à la relativité de la morale.
MARK : J’suis désolé que tu prennes tout ça aussi mal.
JANIS : Oui, et je suis désolée que tu prennes tout ça à la légère.
MARK : Te braque pas contre moi, Janis.
JANIS : Et toi, te cache pas derrière ta plaque. C’est toi qui prends les décisions dans cette enquête, Mark. Toi seul. Reconnais-le. Ce sera déjà ça…
MARK : Très bien, c’est moi qui ais pris les décisions, mais c’est ce qu’on fait tous les jours. On doit rabacher les petits dealers pour remonter au distributeur et libérer les petites frappes pour coffrer les parrains.
JANIS : Mais il doit y avoir des limites à respecter, Mark. Il doit y avoir des personnes avec lesquelles on ne négocie pas, on ne transige pas. Et je suis vraiment désolée, mais si on n’arrive même pas à les respecter avec un nazi, alors tout ce pourquoi on se bat n’a plus de sens.
MARK : Ca t’est déjà arrivé d’avoir foi en quelque chose ?
JANIS : Quel est le rapport avec notre enquête ?
MARK : Je vais te le dire. Si je fais tout comme ça, c’est parce que j’ai foi en ce que j’ai vu et je suis persuadé que la photo de Geyer dans mon flash signifie que son information sera importante pour nous.
JANIS : Justement, il est peut-être là le problème. Parce que, ce que moi j’ai vu dans mon flash, c’était que j’attendais un bébé, mais je ne sais même pas si j’en veux un. Alors comment tu veux que j’ai foi en quelque chose qui n’est peut-être même pas réel ?
MARK : Donc c’est toi qui a un problème. Parce que c’est ça avoir la foi. [Son téléphone sonne. IL répond] Benford.
WEDECK : Demetri a trouvé le douanier dont a parlé votre nazi. Ils ont eu le même flash.
MARK : Alors c’est qu’il dit la vérité.
WEDECK : J’ai appelé le département d’Etat pour qu’ils commencent à faire pression sur le gouvernement allemand.
MARK : Vous êtes sûr ?
WEDECK : Nan, évidemment. Mais j’ai l’impression que je vais devoir m’habituer à penser comme ça. On va tous devoir s’y habituer. Le monde a changé. Désormais, nous prenons tous des décisions en fonction de ce qui va arriver, et pas de ce qui pourrait arriver. Ca nous fait faire des choses qu’on ne ferait pas en temps normal. [On voit Demetri donner les papiers d’exhumation à Aaron au cimetière où est censée être enterrée Tracy] On aurait pu croire que connaitre le futur nous rendrait plus sereins sur ce qui allait nous arriver. Et il s’est passé exactement le contraire. Aujourd’hui, on vit tous pour le futur. Et surtout, en fonction du futur.
[Locaux du FBI – Al Gough trouve Demetri pour lui donner ses résultats sur le traçage de l’appel masqué]
AL : Demetri, on a rien trouvé sur ton numéro masqué. Les gars du labo ont pu retracer l’appel jusqu’aux côtes new-yorkaises, mais après ça, le signal semble provenir de deux antennes relais en même temps. Quelque soit la personne qui t’a appelé, elle sait couvrir ses traces.
DEMETRI : Merci d’avoir essayé. [Gough s’éloigne] Gough ? Tu peux sortir tous les appels qui ont été passés par ces antennes relais ?
AL : Y en a sûrement plus d’un million qui ont été passé en même temps que le tien.
DEMETRI : Oui, je sais.
[Prison de Munich – Krieger rentre précipitamment dans la pièce où se trouvent Mark et Geyer]
KRIEGER : Vous ne pouvez pas faire ça ! Il vous faut l’accord de mon gouvernement pour libérer Geyer. Et mes supérieurs…
MARK : … ont signé l’amnistie, il y a à peine cinq minutes. Félicitations, vous êtes un homme libre.
GEYER : C’est aussi simple que ça !
MARK : On vous écoute.
GEYER : Eh bien, j’ai perdu connaissance comme tout le monde. J’ai eu mon flash qui s’est passé comme je vous l’ai décrit. Ensuite, je me suis réveillé. J’ai regardé par la fenêtre, J’ai vu la ville au loin, elle était en train de brûler. Et puis, là, sur le sol, le sol, la cour de la prison, j’ai vu des corbeaux. Ils étaient morts.
MARK : Des corbeaux morts ?
GEYER : Le sol en était littéralement jonché.
MARK : Un meurtre de corbeaux.
GEYER : Pour être exact, on appelle ça un regroupement de corbeaux.
JANIS : Je peux savoir quel est le rapport avec la cabbale et cette histoire de 137 secondes?
GEYER : Il n’y en a aucun. Je ne sais absolument pas pourquoi le Black-Out a duré 137 secondes.
MARK : Alors tout ça c’était que du baratin ? La cabbale ? Les oiseaux ?
GEYER : Non, les corbeaux étaient réels. Ils sont venus mourir devant ma fenêtre. Ca a forcément un sens bien précis !
KRIEGER : Lequel ?!
GEYER : Je ne peux pas vous le dire, puis que je n’en ai aucune idée ! [Geyer glisse un livre anglais sur les oiseaux nord-américains vers Mark] Tenez, prenez-le s’il vous plaît. Je n’en ai plus besoin à présent. Je pense qu’il vous sera utile, Herr Benford. Dans ma vision, je savais que j’allais être libéré grâce à l’information que je vous ai donnée sur la mort des corbeaux. Ca pourrait bien vous aider dans le cadre de votre enquête. Dans quelle mesure cela vous aidera-t-il ? Seul l’avenir vous le dira.
KRIEGER, furieux : Et vous pourrirez ici en attendant.
GEYER : Mais mon avocat est justement là pour s’assurer du contraire.
MARK : Vous vous êtes foutu de nous…
GEYER : Je vous le répète, seul l’avenir nous le dira. Mais en attendant, comme vous l’avez si bien dit, il y a quelques minutes à peine, [Geyer se lève] je suis un homme libre.
[Chez les Benford - Mark rentre chez lui, Olivia est endormie dans leur lit, il l’embrasse sur le front, ce qui la réveille]
OLIVIA : Salut toi. T’as une mine de déterré.
MARK : Oui, c’est un petit souvenir que je rapporte d’Allemagne. [Il s’assoit sur le bord du lit]
OLIVIA : Ca s’est mal passé ?
MARK : Disons que la seule chose qui aurait pu être pire, c’est qu’en plus je me fasse tirer dessus. [Mark enlève ses chaussures tout en parlant] Ma mère dit toujours qu’il faut vivre le moment présent. Comment on est censé faire ça maintenant qu’on a tous vu le futur ?
OLIVIA : Viens par là ! [Olivia se place derrière lui, et commence à enlever sa cravate]
MARK : Qu’est-ce que tu fais ?
OLIVIA : Qu’est-ce que je fais ?
MARK : Qu’est-ce que tu fais ?
OLIVIA : Je vis le moment présent…
MARK : Le moment présent… [Mark se retourne, allonge Olivia et se penche au-dessus d’elle. Ils s’embrassent et lui caresse les jambes]
[Au Tinhorn Flats – Kate arrive au bar, où se trouve déjà son barman, Jack, en train de nettoyer les verres]
KATE : Salut Jack.
JACK : Salut. [Kate aperçoit Aaron assis au bar]Ca fait un bout de temps qu’il est là. Il a pas demandé à ce que je le serve. Mai on voit bien qu’il y pense très fort.
[Kate se dirige vers Aaron]
KATE : J’en suis pas vraiment certaine, étant donné que j’ai un peu bu hier. Mais il me semblait pourtant avoir été plutôt clair sur le fait que je ne voulais plus te revoir.
AARON : Ouais. Mais, en fait, je me suis dit que tu ferais une exception pour une bonne nouvelle. T’avais raison. Le corps… enfin, les restes… dans le cercueil de Tracy… t’avais raison. Je suis désolé de l’avoir fait dans ton dos. Et je suis désolé de pas t’avoir écouté. Je suis désolé, je… [Kate s’approche de lui et l’enlace]
KATE : Ca fait rien. Ca va aller.
[Funérailles des agents du FBI morts pendant le Black-Out – Wedeck prononce son éloge]
WEDECK : J’ai eu beau en chercher, aucun mot ne peut exprimer ce qu’on ressent. Nous avons perdu des êtres chers et ils ne reviendront pas. Ils nous manqueront. Mais les choses vont s’arranger. Le soleil brillera à nouveau. Je sais que c’est difficile à croire, pour l’instant. Et c’est normal. Mais ce jour arrivera bientôt. Il y a de l’espoir. Un des agents présent aujourd’hui m’a répété ce qu’un de ses amis lui a dit. Il lui a dit « Nous sommes tous des prophètes maintenant. » Je crois qu’il n’y a pas un seul prophète digne de ce nom qui n’ait pas souffert. Et je crois qu’il n’y a pas non plus un seul prophète que le Seigneur n’ait pas aimé. [Felicia Wedeck, assise dans l’audience, aperçoit le petit garçon de sa vision assis au premier rang]
[Dans un bar – Tous les agents du FBI présents portent un toast aux défunts]
MARK : A nos amis disparus !
Tous : A nos amis disparus !
DEMETRI :Je me demande combien il y a eu de discours de ce genre depuis le Black-Out…
AL : A mon avis, il n’y a pas un seul jour qui passe sans qu’il n’y en ait un., dans le monde entier.
WEDECK : Dans le monde entier…
MARK : Dans le monde entier… Dans le monde entier… [Il se dirige vers Janis] J’ai besoin de toi pour un petit truc.
JANIS : Pourquoi ?
MARK : Excusez-moi. Viens s’il te plait. [Elle le suit]
ZOEY : On s’est déjà vu quelque part ? J’ai l’impression de vous connaître.
DEMETRI : Quoi ?
ZOEY : C’est comme ça que t’as essayé de me draguer, tu te souviens ?
DEMETRI :J’aurai jamais dit un truc aussi ringard ! Voilà ce que j’ai dit : « Vous me devez un verre pour vous faire pardonner de m’avoir botté les fesses au tribunal. »
ZOEY : Ah, oui ! Je reconnais t’avoir botté les fesses, mais c’est parce qu’elles me plaisaient ! Ca va ?
DEMETRI :Ouais ! … Oui. On va le faire
ZOEY : Quoi ?
DEMETRI :Notre mariage, le jour J.
ZOEY : T’en es sûr ? Parce que l’autre jour, tu…
DEMETRI :Nan, l’autre jour, c’était l’autre jour. Là, je… c’est décidé. Je veux tout faire pour que notre avenir s’accomplisse.
ZOEY : Ah oui ? [Zoey pose ses deux mains sur les joues de Demetri et l’embrasse]
[Locaux du FBI – Mark explique sa nouvelle théorie à Janis]
MARK : Bon, s’il te plait, essaie de suivre mon raisonnement jusqu’au bout d’accord ? [Mark parcourt le livre que Geyer lui a laissé] Il est écrit ici que la fondation Audubon surveille la population des oiseaux à travers le monde. Alors je voudrais que tu ailles sur leur site et que tu trouves les chiffres de la population mondiale des corbeaux pour l’année en cours. [Janis tape quelque chose sur son clavier et un graphique apparait à l’écran] Regarde, tu vois cette chute ? C’est le jour du Black-Out. Geyer nous a dit que des corbeaux étaient venus mourir devant sa cellule. Mais c’était pas seulement en Allemagne. Des corbeaux sont morts dans le monde entier pendant le Black-Out.
JANIS : Mark, surtout ne prends pas mal ce que je vais te dire. Mais qu’est-ce qu’on en a à ciré ?
MARK : Attends une seconde ! Tu peux pas regarder si y a pas déjà eu une chute brutale de population de corbeaux dans le passé ?
[Janis tape quelque chose puis une carte du monde apparait à l’écran, suivie de deux graphiques]
JANIS : Alors… En Somalie, en 1991, tous les corbeaux de la région de Ganwar sont morts le même jour. [On voit une photo de corbeaux morts éparpillés sur le sol] Mais qu’est-ce qu’on en a à ciré ?
MARK : Pourquoi on a mis en place la Mosaïque ? Pour trouver des schémas récurrents. Grace à Geyer, on sait maintenant que des corbeaux sont morts dans le monde entier pendant le Black-Out. Lance une recherche sur le Ganwar à la date où tous les corbeaux sont morts.
[Janis tape. Une page apparaît, sur laquelle est écrit Octobre 1991 et Requête numéro # 99304978582.]
JANIS : Un seul résultat. Le centre du contrôle des maladies a demandé des fonds supplémentaires à la sécurité du territoire. Ecoute Mark, ça n’a aucun rapport, c’est juste un évènement isolé. Ils n’ont rien pu confirmer.
MARK : Nan, nan, nan, nan, nan, nan, attends une petite minute. Regarde ça ! Des médecins du CDC se sont rendus dans la région du Ganwar, suite à des affirmations de la population locale évoquant de nombreuses pertes de connaissances simultanée. Janis, on avait tellement peur qu’un autr Black-Out se produise qu’on a même pas pensé à se demander si c’était pas déjà arrivé !
[Somalie du Sud, région du Ganwar en 1991 – Un petit garçon surveille un troupeau de brebis. Tout à coup, les brebis refusent d’avancer. Le petit garçon lève les yeux vers le ciel, et y voit de nombreux corbeaux. Les corbeaux pleuvent du ciel en même temps. Le petit garçon court vers la falaise pour avoir une meilleure vue. Il regarde le village en contrebas, tous les habitants sont allongés, inconscients, par terre. Derrière le village se trouve une grande tour avec des antennes satellites au sommet.]
[FIN]