[L’épisode s’ouvre sur un plan de la terre vue de l’espace. Alors que le plan se rapproche de la Terre, on entends une petite chantonner une comptine]
Rose joue le matin
Un bouquet d’romarin
descend dans la pénombre
tout le monde tombe
Rose joue le matin
Un bouquet d’romarin
descend dans la pénombre
tout le monde tombe
Rose joue le matin
Un bouquet d’romarin
descend dans la pénombre
tout le monde tombe
[La caméra s’arrête finalement sur une cours de récréation où de nombreux enfants sont allongés. La comptine continue, mais avec plus de voix d’enfants]
Rose joue le matin
Un bouquet d’romarin
descend dans la pénombre
tout le monde tombe
[Charlie est la seule debout, sa peluche à la main, regardant les autres enfants par terre. Tout à coup, tous les enfants se lève en même temps et commencent à se parler les uns aux autres. La comptine continue à l’arrière plan.]
Rose joue le matin
Un bouquet d’romarin
descend dans la pénombre
tout le monde tombe
[Un petit garçon se lève le premier]
Garçon #1 : Ca y est ! Tout le monde se réveille.
Fille #1 : Qu’est-ce que t’as vu, toi ?
Fille #2 : Mes parents et moi, on était à Disneyland !
Fille #3 : Et toi ?
Garçon #2 : J’ai vu un poney.
Garçon #1 , à Charlie : Qu’est-ce que t’as vu Charlie ?
CHARLIE : Ca te regarde pas.
Fille #1 : C’est le black-out, tout le monde doit jouer, c’est obligé.
CHARLIE : Moi j’ai pas envie de jouer.
Garçon #1 : T’as pas le choix, t’es forcé de nous dire ce que t’as vu.
[Le garçon attrape la peluche de Charlie]
CHARLIE : Non ! Rends-le-moi !
Garçon #1 : Dis-nous c’que t’as vu !
[Tous les enfants crient. Le garçon arrache la queue de la peluche. Charlie pousse le garçon à terre et ramasse la queue. La principale de l’école arrive en courant pour gronder Charlie. Elle n’a pas vu ce qui s’est passé avant que le garçon ne finisse par terre.]
Mlle GERBER : Charlie ! Charlie ! Tu sais qu’on a pas le droit de taper les autres. [Charlie regarde la principale sans bouger] Tu vas venir avec moi, tout de suite ! [Charlie s’enfuit et la principale la poursuit] Charlie… Charlie, où tu vas ? Reviens ici ! Charlie ! [Les enfants crient toujours et regardent Charlie essayer de s’enfuir. Charlie sort de l’enceinte de l’école.] Charliiiie !
[Charlie arrive à l’intersection, traverse la rue sans regarder, failli se faire renverser par deux voitures, et se retrouve nez à nez avec un barrage militaire. On entend des hélicoptères voler pas très loin.]
Militaire, dans sa radio : Le barrage est en place. Attendons instructions. Je répète le barrage est en place.
[LOGO/GENERIQUE FLASHFORWARD]
[Réunion AA – Un homme de l’audience est en train de parler. Mark est là, aux côtés d’Aaron]
Homme : Je suis complètement largué depuis que j’ai eu cette vision. Ils disent qu’on doit vivre au jour le jour, sans pense au lendemain. Mais je vois pas comment je pourrai y arriver avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Chaque jour me rapproche un peu plus de ce que j’ai vu. [On voit des extraits du flash de Mark] Et j’ai l’impression de rien pouvoir faire pour éviter ça. Alors aujourd’hui je suis là… et vous êtes là à me regarder bêtement…
MARK, murmurant à Aaron : Il a picolé …
Homme : … et vous n’avez aucune réponse à m’apporter. Nan, parce qu’il y a pas de réponse, parce que ces réunions nous font perdre notre temps !
MARK : Moi j’ai une réponse à te donner. Tu devrais aller faire un tour dehors, histoire de te calmer et nous épargner tes délires de poivrot.
[La réunion est terminée. Aaron et Mark sortent du bâtiment]
AARON : Ecoute, ça me met mal à l’aise moi aussi. Mais tu sais bien qu’en réunion on n’interrompt jamais une personne qui prend la parole.
MARK : Je sais. Mais tu prends pas la parole quand t’es déchiré. Désolé, mais j’ai pas à le supporter. J’ai assez de problèmes comme ça en ce moment.
AARON : Et lui aussi, il en a. T’as peur de perdre Olivia, t’as peur de retomber dans l’alcool dans les mois qui viennent… En ce qui le concerne, c’est déjà fait. Ca revient au même, non ? Vous essayez tous les deux de garder la tête hors de l’eau. Regarde tous ces gens… Chacun d’entre eux a vécu exactement la même expérience que nous. Ils se sont retrouvés face à leur avenir. La seule différence, c’est que la plupart d’entre eux n’ont pas de groupe de parole pour les aider à affronter ce qu’ils ont vu. C’étaient peut-être e bonnes choses, c’était peut-être horrible, peut-être inexplicable… Mais ce qui est sur, c’est que tout le monde l’a vécu, chaque être humain sur cette planète. Moi, je… j’ai vu ma fille vivante. Comment t’expliquer cela ? Tu peux aller voir n’importe quel inconnu dans la rue et lui demander « Vous avez vu quoi ? » Il saura exactement de quoi tu parles. Quand, dans toute l’histoire de l’humanité, un truc pareil s’est déjà produit ? On est tous des prophètes maintenant.
[Locaux du FBI – Wedeck jette des dossiers personnels sur la table de conférence autour de laquelle sont rassemblés une douzaine d’agents du FBI, dont Mark, Olivia et Demetri]
WEDECK : Six agents ont démissionné ce matin. Ce qui nous fait un total de dix-huit en à peine trois jours. Je sais ce que vous traversez. On est tous sous le choc en ce moment. Tout le monde dans ce bâtiment est terrifié, plein d’espoir ou paumé en fonction de ce qu’il ou elle a vu. Mais contrairement à ceux qui ne sont pas dans ce bâtiment, nous, on a le devoir de mettre nos histoires personnelles de côté parce que c’est vers nous que tous les gens de ce pays se tournent quand le monde menace de s’effondrer.
[Une personne applaudit le speech]
ANASTASIA MARKHAM : Impressionnant. Ca valait le coup de venir de Washington avec un convoi militaire rien que pour ce petit discours.
WEDECK : Je vous présente la vice-secrétaire d’Etat, Anastasia Markham, département de la sécurité intérieure.
ANASTASIA MARKHAM : J’avais entendu dire qu’un bureau local du FBI s’était lui-même désigné seul et unique responsable de l’enquête concernant le Black-Out.
MARK : Si un autre Bureau ou un autre organisme a aussi eu une vision de cette enquête et dispose de plus d’informations que nous, dites le moi. [Son téléphone portable se met à vibrer] Je leur enverrai tout ce que j’ai sur l’affaire. Excusez-moi. [Regarde son téléphone et se lève] Ma fille a un problème à l’école.
[Ecole de Charlie – Charlie attend dans le couloir. Olivia est dans le bureau d’une maitresse]
OLIVIA : Qu’est-ce que les enfants faisaient à ce moment-là ?
MAITRESSE : Ils jouaient au Black-Out. Les jeux de rôle de ce type sont fréquents, c’était pareil après le 11/09 et le passage de Katrina.
MARK : Attendez, je… je comprends pas en quoi elle est différente des autres enfants.
MAITRESSE : Eh bien, euh, les autres enfants parlent de ce qu’ils ont vu, comme nous tous. Le fait que Charlie refuse d’aborder le sujet cache peut-être quelque chose de plus profond. Tout va bien à la maison ?
OLIVIA : [repense à la discussion qu’elle a eu avec Mark sur son flash « J’étais avec un autre homme »] Oui, ça va.
MAITRESSE : Est-ce qu’elle vous a confié ce qu’elle a vu ce jour-là ?
MARK : En fait, on part du principe qu’elle nous parlera de sa vision quand elle sera prête.
MAITRESSE : Vous devriez peut-être envisager une autre approche et lui poser directement la question.
[Cour de récré de l’école - Charlie joue un peu à l’écart, pendant que ses parents discutent]
MARK : Bon, écoute. On a ni l’un ni l’autre envie d’en parler.
OLIVIA : Mais ?
MARK : Charlie était pas dans ma vision quand j’étais au bureau. Alors on peut supposer qu’elle était… à la maison avec toi.
OLIVIA : Où tu veux en venir ?
MARK : Tu as dit que tu avais vu un autre homme. Quelqu’un…
OLIVIA : Que j’ai jamais rencontré. Et même si je le rencontrais maintenant, je ferais tout pour l’éviter. Je ne lui adresserai même pas la parole. Il faut me croire.
MARK : Oui. Mais dans ta … ta vision, tu étais en couple avec lui. Tu avais des sentiments pour lui. Et il était dans notre maison. Il se peut que Charlie ait vu un homme elle aussi.
OLIVIA : Mais on ne sait pas ce qu’elle a vu !
MARK : Il était 22h ! Elle était forcément à la maison. C’est l’hypothèse la plus crédible. Tu le sais aussi bien que moi Olivia. Si elle est si perturbée, c’est parce qu’elle croit que ses parents sont sur le point de se séparer.
OLIVIA : Mais y a pas de raison qu’on se sépare ! Je ne vais pas laisser un homme que je ne connais même pas débarquer dans nos vies du jour au lendemain et détruire tout ce qu’on a construit tous les deux. Ca n’arrivera pas !
MARK : Non, je n’ai pas dit que ça arriverait. Mais… ça change rien au fait que Charlie ait besoin de sentir que son papa et sa maman sont unis. C’est toujours le cas, Olivia ?
OLIVIA : J’ai appelé un avocat spécialisé dans le divorce ce matin.
MARK : C’est marrant, moi j’ai vu le mien hier soir.
OLIVIA, souriant : Alors notre couple est un désastre.
MARK : C’est le niveau d’alerte maximale.
OLIVIA : Le summum du niveau d’alerte maximale.
MARK : Ouais. Enfin, si ça existe. [Olivia rigole, Mark lui caresse la joue puis l’embrasse] Il va falloir trouver une force plus puissante que le destin si tu veux te débarrasser de moi. On ne laissera rien ni personne nous séparer. [Olivia embrasse la main de Mark]
[Salle de conférence du FBI]
ANASTASIA MARKHAM : Si j’ai bien compris, vous vous êtes abrogé le droit d’utiliser les ressources du FBI pour créer un site internet ?
JANIS : On l’a appelé la Mosaïc Collective. Le but de ce site web est de permettre à autant de personnes que possible de nous faire part de ce qu’elles ont vu au cours de leur vision. Dans les 17 heures qui ont suivi l’ouverture officielle du site, on a reçu plus de 600 000 réponses pour le moment. [Janis montre le site internet sur grand écran] Les informations que l’on a réunies semblent confirmer que si l’on rassemble les visions de plusieurs personnes différentes, on finit par obtenir une image précise, « mosaïque », de ce qu’il va se passer le 29 avril. On utilise les algorithmes du réseau Echelon pour intercepter les mots suspects et pour rechercher d’éventuels schémas récurrents dans l’espoir que cela nous conduise une piste. Et que cela nous permette d’expliquer ce qui a provoqué le black-out, le but étant d’empêcher que cela se reproduise.
ANASTASIA MARKHAM : Vous dépensez des millions de dollars pour un simple espoir ? [Wedeck hoche de la tête] C’est réconfortant ! Mais comment vous pouvez être aussi sûr de vous ? Comment vous pouvez être sûr qu’il s’agissait bien d’un évènement planifié ?
AL : Le Black-out s’est produit à exactement 11h du matin, heure de la côte ouest. Il y a 60 minutes dans une heure, et 60 secondes dans une minute. Donc les chances qu’un évènement de ce genre ait lieu à l’heure pile sont de 1 à 3600.
WEDECK : En d’autres termes, que le black-out se soit produit par hasard, parait à l’heure actuelle très peu plausible.
DEMETRI : Ca dépend, je pourrais vous donner une liste plus longue que le bras d’évènements imprévus qui ont eu lieu à l’heure pile.
ANASTASIA MARKHAM : Il a raison. Pour l’instant, ce ne sont que des suppositions. Il y a pas mal de gens qui croient que ce sont les extraterrestres qui ont fait ça. D’autres personnes pensent que le jugement dernier approche. Mais le gouvernement n’a pas l’intention de contribuer à la confusion générale en inventant des théories fumeuses et des hypothèses invraisemblables ! [Wedeck lance un enregistrement fait dans un stade de baseball] Bon, qu’est-ce que c’est que ça encore ?
WEDECK : Notre hypothèse invraisemblable. Cette séquence a été filmée au stade d’Oxy, à Détroit, pendant le black-out. [La vidéo zoome sur un homme marchant près de la sortie du stade alors que tout le monde est évanoui] A notre connaissance c’était la seule personne sur terre à être éveillée à ce moment-là.
ANASTASIA MARKHAM : Eveillée ?
WEDECK : On ne sait pas comment il ou elle a été épargné ni pourquoi. Mais vous vous doutez bien que cela a suscité notre intérêt. Et maintenant, ça suscite le votre ?
[Devant l’hôpital – Olivia et Charlie passent devant un mur où sont accrochées de nombreuses photos. Des personnes regardent les photos à la recherche d’un visage familier et d’autres en accrochent encore]
CHARLIE : Maman, c’est quoi ça ?
OLIVIA : Ce sont les photos de personnes que leurs familles ou leurs amis aimeraient retrouver.
CHARLIE : Pourquoi, ils se sont perdus ?
OLIVIA : Ben, euh… pour l’instant on doit nettoyer toute la ville. Mais quand on aura fini, on retrouvera tout le monde.
CHARLIE : C’est vrai ? T’en est sûr ?
OLIVIA : Oui ! Super méga sûr ! Viens, on y va. [Olivia et Charlie s’arrête au point de contrôle] Bonjour. Où est-ce que je l’ai mis ? [Olivia fouille dans son sac pour retrouver son badge d’identification et le montre aux soldats qui l’autorisent à passer] Allez, ma puce, dépêche-toi.
[Dans l’hôpital]
OLIVIA : On va faire comme on a dit dans la voiture. Tu vas être super méga mignonne.
CHARLIE : D’accord maman.
OLIVIA : On va aller voir Debbie. C’est elle qui va s’occuper de toi pour l’instant. Ensuite …
[Bryce les rejoint]
BRYCE : Tient, Charlie, qu’est-ce que tu fais là ?
OLIVIA : Salut ! On a eu un souci à l’école et la baby-sitter nous a plantés. Qu’est-ce qu’on a ?
BRYCE : Euh… le nombre d’admission a diminué, ce qui est une bonne chose parce qu’on a plus de couloir où mettre des lits.
OLIVIA : Comment va le conducteur du camion ? Vous l’avez ex-tubé ?
BRYCE : Oui, et ses constantes sont stables. A part ça, Mr Simcoe, le père du gamin qui a eu un accident de voiture veut vous rencontrer.
OLIVIA : Ah, oui… Il faut que j’aille le voir. J’ai un peu l’impression de passer ma vie au bloc en ce moment.
CHARLIE : Et Currio ? Il est blessé.
BRYCE : Je le mets en soins intensifs ?
[Ils s’arrêtent de marcher et Olivia soupire]
[Dans une salle de consultation de l’hôpital – Olivia est en train de faire des sutures à Currio pour raccrocher sa patte]
CHARLIE : Attention ! Tu vas lui faire mal !
OLIVIA : Non, je soigne sa patte. Tu sais ce qui pourrait l’aider à guérir plus vite ? 10 CC de lait bien chaud et des cookies ! Vous croyez que vous pouvez me trouver ça docteur ? [Charlie hoche vivement de la tête] Génial ! Va demander à Debbie.
[Charlie sort en courant. Olivia finit de recoudre Currio. Un homme entre dans la pièce]
LLOYD : Docteur Benford, je suppose. [Il tend la main] Je m’appelle Lloyd Simcoe.
[Olivia se retourne vers l’homme et revoit son flash : Lloyd assis torse nu sur le canapé de son salon. Elle le fixe du regard sans rien dire pendant quelques secondes]
OLIVIA : Oh, c’est très embarrassant !
LLOYD : Pourquoi ? Y a pas de raisons ! Excusez-vous d’avoir déserté le chevet de mon fils, et passons à autre chose.
OLIVIA : Vous voulez dire qu’on ne s’est jamais rencontré ?
LLOYD : Oui, c’est justement le reproche que je suis en train de vous faire. [flash : Lloyd sort de la chambre d’Olivia en disant « Excuses moi, il faut que je passe un coup de téléphone »] Ca fait trois jours que je campe dans la chambre de mon petit garçon en attendant de pouvoir rencontrer le mystérieux chirurgien qui lui a sauvé la vie.
OLIVIA : Je, je vous demande pardon, mais depuis le black-out je suis absolument débordée. C’est pour cela que je n’ai pas pu… aller le voir.
LLOYD : Oui, je sais.
OLIVIA : Votre fils a surement aussi un jouet préféré.
LLOYD : Je ne sais pas trop. A vrai dire, étant donné son état, on a du mal à savoir exactement ce qu’il pense. Il est autiste.
OLIVIA : Il se situe où sur le spectre ?
LLOYD : Euh… je vous avoue que je ne maitrise pas trop la terminologie. La mère de Dylan et moi, o, s’est séparé peu de temps après qu’il ait été diagnostiqué et, comme si cela ne suffisait pas, sa mère, enfin, euh, ma femme, est décédée pendant le black-out.
OLIVIA : Je sais, toutes mes condoléances.
[Olivia s’éloigne de la table pour prendre quelque chose dans un tiroir, elle a son dos tourné vers Lloyd]
LLOYD : Merci. D’ailleurs, je n’ai toujours pas trouvé le courage de l’annoncer à Dylan. Euh, oh ! Pardon ! [Olivia se retourne et se retrouve nez à nez avec Lloyd. Il se recule un peu] Et j’ai encore énormément de questions concernant son état. Alors si…
OLIVIA : Rassurez-vous, vous êtes entre de très bonnes mains avec le docteur … Varley. Il devrait pouvoir répondre à toutes vos questions.
[Olivia détourne son attention de Lloyd et se concentre sur Currio. Lloyd ne sait pas trop quoi faire]
LLOYD : Très bien. Ah, euh, bonne chance pour l’opération. [Il finit par sortir de la salle]
[Locaux du FBI – Mark sort de l’ascenseur et Demetri l’interpelle]
DEMETRI : Ah, t’es revenu ! Charlie va bien ?
MARK : Ouais, ça va.
[Demetri remarque le bracelet que porte Mark et l’arrête]
DEMETRI : D’où tu sors ça ?
MARK : Charlie l’a fait pour moi.
DEMETRI : Mais c’est le même bracelet que dans ton flash.
MARK : Ouais.
DEMETRI : Et tu le porte ?
MARK : Ca se voit que t’as pas d’enfant ! Charlie est complètement traumatisée. J’ai pas envie qu’elle angoisse encore plus parce que j’ai pas accepté son cadeau.
DEMETRI : C’est pas parce que tu l’accepte que t’es obligé de le porter.
MARK : C’est quoi ton problème ?
DEMETRI : Si tu mets ce bracelet, ça veut dire que tu espère que ce que t’as vu se produira.
MARK : Crois-moi, c’est pas le cas. Loin de là. [Ils entrent dans le bureau de Mark] Mais je crois savoir pourquoi tout cela te perturbe à ce point. C’est pas mon avenir qui t’inquiète en réalité. C’est le tien. Tu as peur de ce qui pourrait t’arriver, et si les visions que l’on a eu sont réellement une fenêtre sur l’avenir, on doit faire tout ce qui est en notre pouvoir pour tourner à notre avantage, les informations dont on dispose. Commençons par D. Gibbons. On a trouvé quelque chose qui a un rapport avec ce nom ?
DEMETRI : Il y a environ 15'000 D. Gibbons dans le monde. 4'000 aux Etats-Unis et à peu près 1'000 qui ont un casier judiciaire. Le FBI a appelé la police locale en renfort pour les interroger, mais cela va prendre pas mal de temps.
MARK : Du temps, on n’en a pas !
DEMETRI : On n’est même pas sûr que D. Gibbons soit important pour le moment.
MARK : Ce nom sera punaisé sur le mur de mon bureau dans 6 mois. Cette personne va jouer un rôle important.
[Janis se tient à l’entrée du bureau]
JANIS : Hé ! Vous voulez que je vous fasse halluciner ? Vous savez, la personne qu’on recherche ? D. Gibbons ? Hé bien, elle vient juste de débarquer ici, et de demander à rencontrer un certain agent Noh.
[On voit Wedeck parler avec une femme d’une quarantaine d’années dans le bureau principal]
[Dans un autre bureau du FBI – D. Gibbons est assise au milieu de la pièce. Mark, Demetri, Janis et Wedeck l’interroge]
MARK : Si vous nous disiez ce que vous venez faire ici.
D. Gibbons : Je m’appelle Deedee Gibbons. Mon vrai prénom, c’est Deardra. Qu’est-ce que je peux dire d’autre ? J’ai 45 ans, j’habite à Anaheim et je, je possède une pâtisserie « Deedee délices et gourmandises ». Vous voulez goûter ? Ceux-là sont au beurre de cacahuète, ceux-là à la carotte et ceux-ci à la fraise. Ils sont très bons. J’ai jamais eu à faire à la police, jamais eu d’amende pour excès de vitesse ou quoi que ce soit de ce genre. Mais je suis mal à l’aise. Vous êtes déjà en train d’enquêter sur moi alors que j’ai encore rien fait de mal ! Et… et je ne vais rien faire de mal.
MARK : Qu’est-ce que vous avez vu dans votre vision ?
Deedee Gibbons : C’était vraiment très étrange. J’étais dans ma boutique et je me disputais au téléphone avec quelqu’un. J’étais en colère, énervée. Je répondais sèchement.
Deedee, dans son flash, au téléphone : « Vous n’avez qu’à vous adresser aux agents Benford et… Noh ! Ils travaillent pour le FBI. Je viens de vous le dire, l’agent Noh ! N-O-H, je vous dis que c’est son nom ! C’est surement un chinois ou vietnamien. Il doit venir d’un de ces pays asiatiques. J’en sais rien ! Laissez-moi tranquille ! [Elle raccroche et mange un cupcake] Ah, ça fait du bien. »
Deedee Gibbons : Dans ma paroisse, on a beaucoup parlé de ces visions, du sens qu’elles pouvaient avoir. Et le pasteur m’a conseillé d’entrer en contact avec vous. Alors j’ais appelé tous les bureaux du FBI jusqu’à ce que je trouve un agent Noh.
DEMETRI : Pour votre information, c’est coréen.
Deedee Gibbons : Je suis une personne honnête.
[Quelques minutes plus tard, Deedee Gibbons est sortie du bureau, les agents discutent]
DEMETRI : Peut-être qu’elle nous ment. On ne peut pas croire sur parole tous les gens qui nous racontent leur vision.
MARK : Tu trouves qu’elle a l’air de mentir ?
DEMETRI : Non, mais c’est un peu trop facile ! Elle se pointe comme ça, avec ses gâteaux, son histoire de coup de fil bizarre et de pigeon…
MARK : Ouais, c’est peut-être pas vrai. Mais ça peut aussi être la clé de toute l’affaire.
DEMETRI : Si on en juge ta longue expérience de black-out généralisé…
WEDECK : Mark a raison. A ce stade de l’enquête, un détail pourrait bien s’avérer décisif. Vérifiez ses antécédents, je vais enregistrer ces gâteaux comme pièces à conviction.
[Wedeck sort du bureau, Mark le suit et l’interpelle]
MARK : Hé, à propos de détails qui pourraient s’avérer décisifs. On n’a pas encore parlé de ce que vous avez vu.
WEDECK : Je vous l’ai dit, j’étais en réunion.
MARK : Oui, mais peut-être que Demetri n’a pas tort. Pourquoi je vous croirai sur parole ?
WEDECK : Quoi ?
[Wedeck pose la boîte de gâteaux et ferme la porte de bureau puis se retourne vers Mark]
MARK : Dans ma vision à moi, des mecs armés s’introduisaient dans notre bureau. Si vous étiez en réunion, vous étiez ici, alors vous avez peut-être vu quelque chose.
WEDECK : Je vous dis que j’ai rien vu.
MARK : Comment pouvez-vous en être sûr ?
WEDECK : D’accord, en fait, j’étais pas en réunion. J’étais là où personne ne peut aller à ma place !
[Le flash de Wedeck est montré en même qu’il décrit ce qu’il s’y passait]
MARK : Désolé, j’aurai du me taire.
WEDECK : Nan, nan, nan ! T’as insisté, alors compte pas sur moi pour t’épargner les détails. Tu veux savoir la meilleure ? Il se trouve que j’étais aussi aux chiottes quand le black-out s’est produit ! Quand je me suis réveillé, je savais même plus où j’étais. Je m’étais cogné la tête contre le mur, alors j’étais un peu sonné. Avalsky était là lui aussi, la tête dans un urinoir. Cet abruti était en train de se noyer …
MARK : Qu’est-ce que tu as fait ?
WEDECK : A ton avis ? J’ai été obligé de lui faire du bouche-à-bouche. Je te préviens, si jamais tu parle de ça, que t’envoies un fax, un e-mail, un texto qui fait allusion à cette histoire, j’te fais transférer dans le trou du cul du monde avant même que tu aies eu le temps de comprendre ce qui t’arrive. C’est bien clair ?
MARK : Oui, Monsieur.
WEDECK : Dehors !
MARK, timidement : Bouche-à-bouche…
WEDECK : J’ai dit dehors !
[Couloirs de l’hôpital – Olivia rend sa peluche à Charlie]
OLIVIA : Et voilà ! Il est guéri !
CHARLIE : Currio, currio ! T’es sauvé !
OLIVIA : Il a encore u peu mal à cause des points de suture. C’est pour ça que je recommande que Currio reste ambulatoire. Tu sais ce que ce mot veut dire ?
CHARLIE : C’est comme une ambulance ?
OLIVIA : En quelque sorte. Ca veut dire qu’il peut se déplacer. Tu veux qu’on aille se promener ? Alors, allons-y.
CHARLIE : Je vais prendre super méga soin de toi maintenant. Tu vas voir. J’te quitterai plus jamais et il t’arrivera plus jamais rien.
OLIVIA : Charlie, attends. Tu vois le monsieur, juste là ? Tu l’a déjà vu avant ?
CHARLIE : Hmmm, nan ! C’est qui ce monsieur ?
OLIVIA : C’est personne, ma puce. Personne d’important.
CHARLIE : Dylan ! Qui a fait du mal à Dylan ?! Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
OLIVIA : Calme-toi, chérie, il va bien.
CHARLIE : Qu’est-ce qu’il a ?
OLIVIA : Tout va bien. Il ne risque plus rien. Comment ça se fait que tu connais ce Dylan ?
CHARLIE : Je l’ai vu dans mon rêve.
OLIVIA : Oh, c’est vrai ? Et tu étais où toi ? Chez nous, à la maison ? Qu’est-ce que tu as vu exactement ?
CHARLIE : Qu’est-ce qu’il a ? Qui lui a fait mal ?
OLIVIA : Oh mon cœur…
CHARLIE : Qui lui a fait ça ?
OLIVIA : Ca va aller ?
CHARLIE : Qu’est-ce qu’il a ? Pourquoi il est à l’hôpital ? Qui lui a fait mal ? Qui lui a fait mal ?
[Bureau de Janis]
WEDECK : Qu’est-ce que vous avez trouvé sur Deedee Gibbons ?
JANIS : Hé bien, notre fichier central confirme qu’elle n’a pas de casier. Elle a juste eu un ou deux PV de stationnement. En gros cette femme est une sainte. La seule chose qui pourrait éventuellement paraître suspecte est un paiement par carte bleue effectuée la semaine dernière. Il y a eu deux opérations débitrices sur le même compte presque au même moment, la première pour une manucure à Newport Beach en Californie et la seconde dans une station service de l’Utah deux minutes après.
DEMETRI : C’est une carte piratée. Ca ne peut être que ça.
MARK : Dans sa vision, Deedee Gibbons est au téléphone .c’est peut-être quelqu’un de sa banque qui l’appelle. [Se remémore l’interview de Deedee Gibbons]
WEDECK : Elle parlait pas de pigeons ?
MARK : Si, mais peut-être que pigeon est une personne, que c’est le nom de celui qui a piraté sa carte bleue et s’en est servie dans l’Utah.
JANIS : Il y a 14 personnes dont le nom de famille est Pigeon, dans l’Utah.
WEDECK : Et ces personnes ont un casier ?
JANIS : Non, en fait, sauf si vous comptez le fait de traverser en dehors des clous et l’exhibitionnisme.
WEDECK : Deedee Gibbons nous a affirmé que dans sa vision elle parlait de pigeon. Il y aurait pas un endroit dans l’Utah où, je sais pas, il y a beaucoup de pigeons ?
DEMETRI : Waouh…
WEDECK : Vérifiez, nan ?
DEMETRI : Elle est bonne celle-là ! Disons que de toutes les théories qu’on a envisagé, c’est pas la plus crédible.
MARK : Rappelez nous pourquoi c’est vous le grand chef ?
JANIS : Parce qu’en fait, c’est un génie ! Il n’y a pas beaucoup de pigeons dans l’Utah. Mais il y en a au moins un.
MARK : Pigeon, c’est pas le nom d’une personne.
JANIS : C’est une ville. Pigeon, dans l’Utah.
WEDECK : Contactez le Bureau local à Salt Lake City et mettez-les sur le coup. Pendant ce temps, nous, on va vérifier si y a pas d’autres pistes.
MARK : Excusez-moi.
WEDECK : Bien sûr, allez-y. [Mark sort du bureau]Bon avant de se quitter…
OLIVIA : Excuse-moi de te déranger Tu as une minute ?
MARK : Oui.
OLIVIA : J’ai emmené Charlie avec moi à l’hôpital, et, là-bas, elle a croisé un petit garçon qu’elle a reconnu. Il était dans sa vision.
MARK : Alors elle t’a raconté ce qu’elle a vu ?
[Charlie est assise sur un banc dans le couloir, elle fait un coloriage]
OLIVIA : Non, elle s’est juste mise à pleurer.
MARK : T’es venue voir ton papa travailler, ma chérie !
CHARLIE : Salut papa.
MARK : Salut, comment ça va ?
CHARLIE : Ca va.
[Olivia et Mark s’éloigne un peu de Charlie pour continuer de parler]
OLIVIA : Elle m’a donné l’impression de tenir énormément à lui. Quand elle l’a vu sur son lit d’hôpital, elle a eu… elle avait l’air inquiète pour lui.
MARK : C’est parce qu’il était à l’hôpital. C’et surement là-bas qu’elle devait le rencontrer à un moment ou à un autre dans les six mois qui viennent.
OLIVIA : C’est possible.
MARK : Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu fais cette tête ?
OLIVIA : Le père de ce petit garçon… le père de ce garçon est l’homme que j’ai vu dans ma vision. Il s’appelle Lloyd. Lloyd Simcoe. Et son fils…
MARK : Son fils est un de tes patients.
OLIVIA : Mais il ne m’a pas reconnu. J’en suis pratiquement sûre.
MARK : Ca, c’est ce que tu crois.
OLIVIA : Non, en y repensant, je me suis rendue compte que moi je l’avais vu, mais que la vision avait pris fin avant qu’il n’ait eu le temps de se retourner. Alors, je ne crois pas qu’il ait vu mon visage. Mais de toute façon, peu importe qui a vu quoi. Ce type ne représente rien pour moi !
MARK : Pour l’instant…
OLIVIA : Oh, arrête ! C’est pas juste ! Tu peux pas me punir pour quelque chose que je n’ai pas faite !
MARK : Je n’sais pas. [Un homme sort d’une pièce adjointe, Mark le salut rapidement puis se retourne vers Olivia] Je ne te reproche rien. Mais mets-toi à ma place. Qu’est-ce que ce mec faisait chez nous ? Je te rappelle en passant que tu m’as dit que tu avais des sentiments pour lui.
OLIVIA : Et toi, tu prétendais être capable de gérer ça ! Apparemment, c’est pas le cas !
MARK : Quand je t’ai dit ça, tu ne l’avais jamais rencontré. Maintenant, c’est différent ! Ce qu’on a vu est vraiment en train de se produire.
OLIVIA : Mais ces visions sont peut-être qu’un avenir possible, une mise en garde ? Jamais je ne te tromperais avec un autre homme, Mark.
MARK : Jamais, plus personne ne sait ce que ça veut dire.
[Demetri arrive pour parler à Mark]
DEMETRI : Excusez-moi. On a appelé le Bureau de Salt Lake City. La carte bleue piratée a encore été utilisée. Le suspect a prix un billet de car.
MARK : Ca parait logique. L’espace aérien a été fermé.
DEMETRI : Le car part ce soir. Le pirate va bientôt prendre le large. On a un hélico prêt à décoller. [Demetri repart]
MARK : Ecoute, il faut que j’y aille.
[Pigeon City dans l’Utah – Mark et Demetri arrive en hélicoptère, une femme les accueille]
SHERIF KEEGAN : Bienvenus dans l’Utah. Je suis le shérif Keegan.
MARK : Mark Benford, et voici l’agent Noh.
DEMETRI : Bonjour.
SHERIF KEEGAN : Pourquoi vous tenez à retrouver cet homme ? Ca a un rapport avec le Black-out ?
MARK : On a besoin de l’interroger.
SHERIF KEEGAN : On a déjà une équipe sur le coup, des agents en planque en face de la gare routière au cas où il se pointerait. C’est une véritable invasion. Vos collègues de Salt Lake City ont pratiquement amené une armée.
MARK : Rassurez-vous. On est pas là pour marcher sur vos plates bandes.
SHERIF KEEGAN : C’est dommage. On aurait bien besoin que quelqu’un nous dise quoi faire. Les gens ici sont obsédés par les visions qu’ils ont eu.
MARK : C’est votre cas, vous aussi ?
SHERIF KEEGAN : Pas vraiment, non. C’est sans doute un peu décevant, mais… moi, j’ai rien vu.
DEMETRI : C’est vrai ? Rien du tout ?
SHERIF KEEGAN : Et franchement, j’crois que c’est pas plus mal. Les gens de mon entourage, ceux qui racontent qu’ils ont vu leur avenir, ils se rendent tous malades avec ça. En route !
[Bureaux du FBI de Los Angeles – Wedeck, Hawk et Markham visionne l’enregistrement du stade de baseball]
ANASTASIA MARKHAM : Je veux être informée de tout ce qui sera mis en œuvre pour identifier la personne qui se trouvait dans le stade.
WEDECK : Pourquoi faire ? Je croyais que cela ne pouvait pas être… comment vous appeliez ça déjà… un évènement planifié ?
ANASTASIA MARKHAM : Vous voulez me faire un topo ? Ou vous continuez à faire le malin ?
WEDECK : Oh, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas faire les deux en même temps ?
JANIS : On a appelé cet homme, le « Suspect Zéro ».
ANASTASIA MARKHAM : Comment vous pouvez être sûrs que c’est un homme qui est sur l’écran ?
JANIS : On a fait analyser la vidéo. Vous voyez le haut de sa tête ? Il arrive pile au niveau du gradin. Et ce mur-là fait 183 centimètres de haut. Si on prend cette hauteur comme référence, on tient compte de l’angle de la caméra et de la distance, on peut estimer que cet individu fait 1m73 et 68 kilos. Du coup, la probabilité que cette personne soit une femme n’est plus que d’une sur quarante.
ANASTASIA MARKHAM : Est-ce qu’on peut améliorer la qualité de l’image ?
JANIS : Nos techniciens l’ont déjà lissée pixel par pixel. Mais on a envoyé la vidéo à la NSA, au cas où les ordinateurs hyper-performant de Formid donneraient de meilleurs résultats.
WEDECK : Regardez-le. Il se promène, là, au milieu des gens, le cœur léger, pas du tout surpris. Il savait, il savait que le Black-out allait avoir lieu. Ca veut dire qu’il est forcément impliqué.
ANASTASIA MARKHAM : La théorie du complot est tellement plus rassurante. Au moins, on sait qui est l’ennemi. Ca nous donne un coupable à arrêter et à poursuivre en justice.
JANIS : Mais, en attendant, ce n’est pas un trucage que vous voyez à l’écran. Cet homme est bien réel.
ANASTASIA MARKHAM : Dans ce cas, j’espère qu’on va le retrouver avant qu’il fasse pire encore.
JANIS : Qu’est-ce qui pourrait être pire que de provoquer une catastrophe mondiale ?
ANASTASIA MARKHAM : En provoquer une deuxième.
[Hôpital – Bryce est en train de dessiner une femme. Lloyd l’interrompt]
LLOYD : Dr Varley ? Mon fils vient de me dire qu’il voudrait manger un de ces vrais hamburgers qu’on ne trouve pas dans les hôpitaux, vous voyez ? Enveloppés dans du papier et servis avec un jouet. Est-ce que c’est autorisé étant donné son état ?
BRYCE : A vrai dire, c’est encourageant qu’il retrouve l’appétit. Ses constantes sont plutôt bonnes. Votre fils est très courageux.
LLOYD : Il va falloir qu’il le soit maintenant.
BRYCE : Tout ira bien, Mr Simcoe.
LLOYD : Comment vous pouvez en être sûr ?
BRYCE : J’ai vu l’avenir.
LLOYD : Ouais…
BRYCE : Ecoutez ! Je sais bien qu’on a tous vu des trucs différents. Pour moi, c’était quelque chose de positif, pour d’autres, c’était peut-être de mauvaises nouvelles. Mais quoi qu’il en soit, j’ai envie de croire… non, en fait, je suis sûr que le fait de savoir est une chance,. Ce qui va déterminer qui on est vraiment, c’est ce qu’on va choisir de faire de tout ce qu’on sait. Et ça, c’est vraiment génial.
[Pigeon City, Utah]
MARK : Ici Benford, prêt à intervenir.
SHERIF KEEGAN : Ici Keegan. Votre D. Gibbons n’est même pas venu récupérer son billet.
MARK : Mais les routes qui mènent à la sortie de la ville sont bloquées ?
SHERIF KEEGAN : Ouais. Mais notre homme pourrait très bien filer à pieds. D’ailleurs, on ne sait même pas si c’est un homme. On ne sait pas qui on cherche exactement.
DEMETRI : Et merde ! J’en étais sûr ! Ecoute, Mark. Ca valait le coup d’essayer. Mais peut-être que tes indices venus du futur sont…
MARK : … complètement bidon ?
DEMETRI : Bon, je l’aurai dit comme ça. Mais, oui ! Franchement, on a perdu notre temps jusqu’à maintenant.
MARK : Vas dire ça à la vendeuse de pâtisseries. Et qu’est-ce que tu fais de ça, hein ? C’était dans ma vision, ça aussi. Ca s’est produit.
DEMETRI : Charlie t’avait déjà fait des bracelets de ce genre ?
MARK : Oui.
DEMETRI : Alors, ça n’a rien d’exceptionnel. Les coïncidences, ça arrive tout le temps. C’est pour ça qu’on les appelle des coïncidences. Les gens voient de formes dans les feuilles de thé, les nuages… Allez, viens ! On rentre. On bouge, les mecs !
[Alors qu’ils s’éloignent de la gare routière, Mark voit quelque chose qui l’arrête]
DEMETRI : Désolé pour tout ce cirque.
SHERIF KEEGAN : Dommage que cela n’ait pas marché.
MARK : Shérif, c’est quoi ce bâtiment, là ?
SHERIF KEEGAN : L’atelier de Dolls Prestige. C’est une petite entreprise familiale. Ils ont déposé le bilan il y a quelques mois. C’était le plus gros commerce de la ville. C’est à l’abandon.
[On voit un bout du flash de Mark : la photo d’une poupée brûlée punaisée à son mur d’investigation]
MARK : Dans mon flash, il y avait une photo de poupée brûlée… A côté d’une note sur laquelle était écrit
DEMETRI : « D. Gibbons »
MARK : Tu vas me dire que ça aussi c’est une coïncidence ?
[Mark, Demetri et le shérif décident de partir en reconnaissance. Ils arrivent devant une porte fermée par un cadenas]
MARK : Vous croyez qu’on va nous reprocher de ne pas avoir de mandat de perquisition ?
SHERIF KEEGAN : Ne vous en faites pas pour ça. Le juge du Comté est mon beau-père.
[Demetri passe une barre de fer à Mark, qu’il utilise pour défoncer le cadenas et ouvrir la porte. Ils entrent, Mark lève la tête et voie une ombre bouger derrière des fenêtres à l’étage]
MARK : C’est pas vous qui disiez que le bâtiment est à l’abandon ?
SHERIF KEEGAN : Il devrait l’être normalement.
[Il y a des poupées partout autour d’eux. Ils avancent jusqu’à un escalier. Mark marche sur un piège qui déclenche un enregistrement audio de la comptine entendue au début de l’épisode]
Rose joue le matin
Un bouquet d’romarin
descend dans la pénombre
tout le monde tombe
MARK : FBI ! Ouvrez cette porte ! [Demetri force la porte. Un homme se tient debout au fond de la pièce. Il tient un briquet dans chacune de ses mains] Vous êtes D. Gibbons ?
DEMETRI : Vous, là-bas ! Mettez-vous à genoux !
MARK : A terre ! Vite !
DEMETRI : J’ai dit à genoux ! Vous entendez ?
MARK : Ne faites pas un geste !
DEMETRI : A genoux ! A genoux !
HOMME : Celui qui prévoit l’éternité les subit deux fois.
MARK : Qu’est-ce que vous dîtes ?
[L’homme lâche ses briquets allumés, qui tombent dans deux aquariums remplis d’essence. Il commence à tirer sur le shérif et Demetri riposte. L’homme parvient à s’enfuir par derrière. Demetri s’approche de Keegan, prend sa radio et passe un appel à l’aide]
DEMETRI : L’un des nôtres est touché !
[L’homme tire sur une corde et plusieurs grenades se déclenchent, suivies de plusieurs grosses explosions – Quelques minutes/heures plus tard, le feu est éteint, on entends des sirènes à l’arrière-plan, Le Shérif est mis dans un sac, des techniciens étudient la scène]
MARK : C’est bon, vous pouvez l’emmener.
[Un homme prend des photos des poupées brûlées. Mark s’approche de lui]
MARK : Excusez-moi. Je peux voir la photo que vous venez de prendre ? [La photo est la même que celle de son flash] Merci.
DEMETRI : Le tireur a filé.
MARK : Ecoute, Demetri. Vu ce qui est arrivé à Keegan, j’imagine ce que tu dois penser…
DEMETRI : Si tu veux bien, on en reparlera plus tard. Tout ce qu’on a pour l’instant, c’est un portable et la reine blanche d’un jeu d’échec.
MARK : Contre qui, notre Kasparov jouait aux échecs ?
DEMETRI : Bonne question.
MARK : Des poupées, un jeu d’échec… qu’est-ce que ce mec est venu faire ici exactement ?
DEMETRI : La police scientifique pense qu’il pourrait s’agir d’un pirate informatique de haut vol. Apparemment il a pas chômé depuis le Black-out. Il s’est infiltré dans des réseaux hyper-sécurisés partout dans le monde, celui de l’accélérateur de particules du CERN, le radiotélescope du Nouveau Mexique. Il a même essayé d’infiltrer la mosaïque en passant la NSA.
MARK : Pourquoi faire ?
DEMETRI : Je crois qu’il était en train de mener sa propre enquête. J’ai l’impression qu’on n’est pas les seuls à vouloir savoir pourquoi le Black-out s’est produit.
[Devant l’hôpital – Lloyd est assis à une table, Olivia sort de l’hôpital avec Charlie, endormie dans ses bras]
LLOYD : Dr. Benford ? Le patient a survécu à ce que je voie.
OLIVI A : Désolée de ne pas être venue voir votre fils aujourd’hui. J’étais très occupée. Tous mes patients étaient humains, je vous le promets. Il faut qu’on rentre.
LLOYD : Ca fait un moment que je suis assis ici en me demandant comment je vais annoncer à mon fils que… que sa mère est morte.
OLIVI A : Eh bien, quelque soit la façon dont vous l’annoncer, surtout, dîtes-lui que vous l’aimer.
LLOYD : Etre parent, c’est vraiment être aussi simple que ça ?
OLIVIA : C’est après que ça se complique. Bonsoir Mr Simcoe.
[On voit Mark punaiser la photo de la poupée brûlée sur son mur puis le bout de son flash avec la même photo, regarder le bracelet fait par Charlie puis le bout du flash où il voit son bracelet]
[Chambre d’hôpital de Dylan – Lloyd s’assoit sur le bord du lit occupé par son fils qui est conscient]
LLOYD : Je suis là, mon cœur. J’ai quelque chose à te dire. JE ne t’en ai pas parlé tout de suite parce que je voulais d’abord que tu ailles mieux. Tu sais, tu vas très vite sortir de l’hôpital. J’imagine que… tu te demandes pourquoi ta maman n’est pas encore venue te voir.
DYLAN : Elle… elle est pas là.
LLOYD : Oui, c’est ça. En fait, quand, comment dire… quand le Black-out s’est produit, tu sais quand tout le monde s’est endormi, ta maman ne s’est jamais réveillée. Elle a eu un accident et…
DYLAN : Elle est morte ?
LLOYD : Oui… alors il ne reste plus que toi et moi, maintenant. Tu comprends ? Mais tout ira bien, tu verras. Je t’aime, Dylan.
DYLAN : Je veux voir Olivia. [Lloyd est surpris]
[Locaux du FBI]
DEMETRI : Il est trois heures du mat’. J’allais me coucher. Qu’est-ce qui se passe ?
ANASTASIA MARKHAM : Ce qui se passe, c’est que je me suis trompée sur toute la ligne.
WEDECK : Briefez-le.
JANIS : J’ai réussi à retrouver le numéro IAEI du téléphone portable que Mark et toi avez récupéré dans l’Utah. Et apparemment, D. Gibbons a passé six appels successifs, dont cinq quelques minutes avant le Black-out vers une ligne sans abonnement.
DEMETRI : Plein de gens ont passé des coups de fil avant le Black-out. Mark était au téléphone avec toi à ce moment là.
JANIS : Oui, je sais. Mais la différence, c’est que le sixième appel, il l’a passé 30 secondes après le début du Black-out. Je suis remonté jusqu’au portable de son interlocuteur.
DEMETRI : D. Gibbons était au téléphone avec quelqu’un pendant le Black-out ?
JANIS : Oui, mais il ne s’agissait pas de n’importe qui. La personne que D. Gibbons a appelée se trouvait dans la zone de couverture de trois antennes relais. Et à ton avis, quel genre d’endroit est équipé d’un grand nombre d’antennes pour faire face à l’augmentation du trafic téléphonique ?
DEMETRI : Un stade de baseball…
JANIS : Exactement ! D. Gibbons était au téléphone avec notre Suspect Zéro.
WEDECK : Et il n’en resta plus que deux.
[Quelques instants plus tard, il ne reste plus que Janis et Demetri dans les locaux]
DEMETRI : Combien de personnes ont laissé un message ?
JANIS : 900'000 pour l’instant. Et c’est loin d’être fini. Ce site répond à une attente réelle des gens. Tout le monde a une histoire à raconter. On a tous besoin que quelqu’un corrobore ce qu’on a vu.
DEMETRI : Je me sens un peu con là. J’ai pas arrêté de chambrer Mark sur son histoire d’enquête sur le futur. Mais je suis forcé d’admettre que tous ces indices sur son mur semblent vraiment correspondre à quelque chose.
[Wedeck et Deedee Gibbons les rejoignent, Gibbons a une boîte de pâtisseries dans les mains]
WEDECK : Tiens ! Regardez qui travaille tard ? Ou tôt, tout dépend de quel point on se place.
JANIS : Bonsoir !
DEEDEE GIBBONS, ouvrant la boîte de pâtisseries : Hmm, noix de coco-gingembre et ananas-curasso. Rien de tel pour exprimer sa gratitude que des gâteaux aux fruits exotiques.
DEMETRI : Merci, mais, vous savez, on a rien fait de spécial.
DEEDEE GIBBONS : Oh, soyez pas modeste ! Vous avez protégé mon compte en banque et ma tranquillité d’esprit. Et ça, c’est pas rien.
JANIS : Merci encore.
DEMETRI : Merci beaucoup.
[Wedeck et Gibbons partent. Janis et Demetri prennent chacun un cupcake]
WEDECK : Je vous laisse déguster vos gâteaux. Après, remettez-vous au travail.
JANIS : Ouf ! Je viens d’avoir une vision de mes fesses dans 6 mois et elles auront doublé de volume.
DEMETRI : Ouais, mais tu t’es aussi vu enceinte. Alors t’as le droit d’avoir de grosses fesses.
JANIS : Tu sais, c’est très bizarre… Je ne me suis jamais sentie concernée par cette histoire d’horloge biologique. J’ai jamais eu cette envie viscérale d’avoir un bébé. Et pourtant, c’était bien moi face à cette femme blonde, qui me faisait une écho.
DEMETRI : Bah, justement, cette femme là, elle t’a peut-être vu elle aussi. Peut-être qu’elle est là, quelque part, à attendre que tu écrives un message.
JANIS : Mouais. Peut-être. [Janis va sur la mosaïque et commence à taper son message « Je m’appelle Janis Hawk, j’étais en train de passer une échographie » …, on voit son flash en même temps] Voilà ! A ton tour.
DEMETRI : Pourquoi faire ? J’ai rien vu du tout.
JANIS : Tu sais, des tas de gens pensent que si certains n’ont rien, c’est parce qu’ils seront endormis.
DEMETRI : Ou alors, parce qu’ils sont morts. J’ai rencontré une femme, aujourd’hui, qui n’avait pas eu de vision. Quelques heures après me l’avoir dit, elle s’est pris une balle et elle est morte.
JANIS : Est-ce que tu en as parlé à Zoey ?
[Janis enlève ses lunettes et se retourne vers Demetri]
DEMETRI : D’après mon expérience, les futures mariées n’aiment pas trop que leur fiancé clamse juste avant le mariage. Ca gâche l’ouverture du bal.
JANIS : Ouais.
DEMETRI : Danser avec un cadavre, ça fait désordre. Et puis, ça porte malheur à ce qui paraît.
JANIS : Ecoute, si tu devait vraiment mourir, et je dis bien « si », tu penses pas que tu aimerais savoir ce qui va se passer ?
DEMETRI : J’en sais rien, je crois pas, nan.
JANIS : Mais si tu sais ce qui va t’arriver, peut-être que tu peux l’éviter. Et peut-être que quelque part, là-dehors, il y a quelqu’un qui possède ce genre d’information.
DEMETRI : Qu’est-ce que je risque ? [Janis passe le clavier à Demetri qui se met à taper son message]
[Chez les Benford – Mark est assis devant le feu de cheminée, Olivia descend l’escalier pour le rejoindre]
OLIVIA : Qu’est-ce que tu fais ? Il est trois heures du matin.
MARK : Je ne voulais pas te réveiller. J’suis rentré tard. Tu veux un jus de fruit ?
OLIVIA : C’était comment le Nevada ?
MARK : L’Utah. Une fausse piste.
OLIVIA : Ca va, toi ?
MARK : Au boulot, je parts du principe que ma vision a un sens, que ce que j’ai vu va se réaliser. Mais, ici, quand il s’agit de toi, de nous, de moi, j’espère le contraire.
OLIVIA : Tu crois que j’ai bien fait de te parler de Lloyd ?
MARK : Oui, t’as bien fait. [Il passe son bras autour d’elle et l’attire contre lui] On ne doit pas avoir de secret l’un pour l’autre. [Il revoit son flash, où il est clairement en train de boire de l’alcool]
OLIVIA : Pourquoi t’as fait un feu ?
MARK : Comme ça. [Zoom sur le feu de cheminée, le bracelet brésilien est en train d’y brûler]
[Parking des locaux du FBI – Demetri se dirige vers sa voiture quand son téléphone se met à sonner]
DEMETRI : Allo ?
FEMME MYSTERIEUSE : Mr Noh ? Pardon de vous déranger à une heure pareille, mais j’appelle au sujet du message que vous avez laissé sur le site web de la Mosaïque.
DEMETRI : Mon message ? Déjà ? Mais vous êtes qui ? Comment vous avez eu ce numéro ?
[La femme se tient sur le balcon d’un immeuble de Hong Kong]
FEMME MYSTERIEUSE : Je ne peux pas vous divulguer cette information mais je peux vous dire que ma vision vous concerne.
DEMETRI : Continuez.
FEMME MYSTERIEUSE : Dans mon flash, je lisais un compte-rendu des services de renseignement. Et, je suis vraiment navrée, il n’existe pas de manière délicate d’annoncer ce genre de chose mais, malheureusement, le 15 mars prochain, vous allez mourir assassiné.
[Chez les Benford – Mark entre dans la chambre de Charlie. Il s’assoit sur le bord du lit et l’embrasse sur le front]
CHARLIE : T’es rentré, papa ?
MARK : Excuse-moi, ma chérie. Je ne voulais pas te réveiller. Tout va bien, rendors-toi.
CHARLIE : Papa ?
MARK : Oui ?
CHARLIE : Tu sais, en fait, si j’ai pas été gentille à l’école, c’est parce que les autres enfants disaient que les visions qu’on a eu l’autre jour allaient se réaliser.
MARK : Que celles qui annoncent de bonnes nouvelles, je te le promets.
CHARLIE : Alors si les mauvaises visions ne vont pas se réaliser, j’comprend pas pourquoi les gens les ont eu ?
MARK : C’est un peu comme une sorte d’avertissement, tu vois ? Comme quand maman conduit la voiture et que le feu passe à l’orange, ça veut dire qu’il faut s’arrêter pour laisser passer d’autres voitures.
CHARLIE : Pour pas avoir d’accident ?
MARK : Exactement.
CHARLIE : J’comprend pas ce que veut dire mon avertissement.
MARK : De quoi tu parles ? C’est ce que tu as vu qui t’a fait peur ?
CHARLIE : D. Gibbons est un méchant monsieur.
[FIN]